Intervention à la marche pour le climat du 21 septembre 2019

A l’occasion de la Marche pour le climat organisée le 21 septembre, Mathieu Massart, du groupe local Adrastia Grenoble, a pris la parole pour Adrastia. Voici le texte de son intervention.

Je vais vous parler au nom de l’association Adrastia. A Adrastia, nous sommes convaincus qu’un déclin rapide de notre civilisation est inéluctable. Nos missions sont d’informer sur les risques d’effondrement, d’accueillir les personnes en questionnement sur ces sujet et d’anticiper ce déclin, de s’y préparer, afin de préserver les meilleures conditions de vie pour le plus grand nombre.

L’association est partenaire de la semaine d’action et je vais présenter les manifestations que nous organisons. Avant cela, quelques mots sur cette marche.

Nous sommes nombreux encore ce jour, c’est réjouissant. Mais comment cette nouvelle est-elle interprétée ? Par les gouvernants ? Comme une confirmation du bien-fondé de leur “politique écologique”, celle de la croissance verte, du développement durable. Par les entreprises ? Comme une incitation à lancer de nouveaux grands projets peints avec du joli vert, mais qui ne réduisent en rien notre empreinte. Ne nous faisons pas trop d’illusions : avec cette marche, on ne dérange personne !

D’autre part, qu’exigeons-nous ? D’en faire plus ? D’arrêter la politique des petits pas ? Mais soyons lucides: il n’existe pas de remède miracle pour garder le monde tel que nous le connaissons. Nous voulons tous ici tenir les objectifs de la COP21, non ? Mais savez-vous que ça veut dire réduire notre niveau de vie moyen par six ? Sommes-nous tous prêts ?

Et puis, sommes-nous si clairs nous-mêmes sur les bons leviers d’actions ? Un exemple parmi tant d’autres : la voiture électrique. C’est l’avenir, non ? Et si ce n’était en fait qu’une façon pour nous autres occidentaux privilégiés de vouloir conserver notre mode de vie tout en continuant à faire peser à d’autres, loin de nos yeux, humains – et non-humains, la pollution que leur production représente ?

Ce qui nous relie, à Adrastia, c’est une prise de conscience profonde, et d’ailleurs douloureuse, qu’il est vain de vouloir chercher à conserver notre mode de vie, et que la plupart des pistes d’actions qui nous sont proposées sont illusoires. En tout cas, pas du tout à l’échelle.

Alors, faudrait-il attendre passivement que le monde s’écroule ? Pas du tout ! Seulement, il faut réaliser que nous arrivons à un moment inédit de l’histoire de l’humanité où nous atteignons les limites de la planète. Les problèmes sont multiples, complexes et interconnectés – entre le dérèglement du climat, l’anéantissement de la biodiversité, les pollutions, notre addiction aux énergies fossiles etc. Ils demandent une compréhension profonde pour pouvoir remettre en cause notre rapport au monde. Nous ne parlons donc pas chez nous de “solutions”, mais plutôt d’aménagements à prévoir, dès maintenant, pour réduire notre empreinte sur le monde et atténuer la dureté du choc. Et c’est en particulier au niveau local et collectif que cela doit se jouer.

Pour creuser ensemble ces questions, le groupe local d’Adrastia à Grenoble vous convie à plusieurs manifestations qu’il organise cette semaine.

Et pour commencer, si vous veniez causer avec nous au stand Adrastia que vous trouverez au jardin de ville ?

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