Web We Can Afford – Le Web qu’on peut s’offrir

W3C Adrastia

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Adrastia est heureuse de vous annoncer son soutien à l’initiative Web We Can Afford (le Web qu’on peut s’offrir), portée par Alexandre Monnin. Le Consortium World Wide Web (W3C) est une communauté internationale qui développe des standards ouverts qui favoriseront le fonctionnement du Web à long terme. Alors que la réalité de notre adaptation se confrontera demain à la réduction des apports en énergie et impliquera que nos sociétés utilisent au mieux les outils dont elles disposent pour être les plus plastiques et résilientes possible, la mutation d’un Web aujourd’hui très complexe et centralisé paraît nécessaire, sans compter que beaucoup de nos infrastructures essentielles en dépendent.

Inscription libre sur W3C pour suivre les travaux du groupe Web We Can Afford.

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Présentation du groupe de travail par Alexandre Monnin (version anglaise ci-après) :

Une majorité de scientifiques semble aujourd’hui s’accorder pour affirmer que nous sommes entrés dans une nouvelle ère, celle de l’Anthropocène, où les conséquences du développement humain exercent un impact profond sur les équilibres terrestres. Ces effets au long cours feront sentir leurs conséquences tout au long des prochaines décennies et ce en dépit des mesures qui seront prises afin de réduire les émissions en vue d’infléchir la montée des températures (pour peu, évidemment, que nous nous attelions sérieusement à un tel objectif). S’il est louable de chercher à endiguer certains des effets annoncés de l’effondrement à venir, toute autre est la tâche visant à repenser le design en prenant actes de notre entrée dans Anthropocène, et ceci s’applique également au Web. A titre d’exemple, une étude datant de 2008, réalisée par l’université de Dresde et citées dans un rapport de l’Ademe, indiquait qu’à échéance de l’année 2030 la consommation des infrastructure du Web (côté serveurs) équivaudrait à la consommation mondiale d’énergie sur l’ensemble de l’année 2008.

L’agenda des parties prenantes qui dessinent les futurs du Web consiste surtout à empiler de nouvelles couches de standards ou de technologies sur les couches existantes. En ce sens, la logique qui préside à leur action exige l’accès à des ressources en constante augmentation. Les efforts de nombre de ces acteurs convergent actuellement vers un objectif ambitieux : re-décentraliser le Web (dans le cadre de l’initiative “Web We Want”) afin de faire advenir de nouvelles Lumières tirant partie des potentialités du numérique. Ceux qui se donnent cet objectif comme ceux qui s’y opposent partagent néanmoins un présupposé commun : la croyance que, quoi qu’il arrive, le numérique occupera une place de plus en plus prégnante à l’avenir. Pourtant, rien ne dit que la présence du numérique dans nos vie demeurera ubiquitaire au temps de l’Anthropocène. D’autres initiatives en sont conscientes, qui s’inscrivent dans la lutte actuelle pour un Web moins centralisé tout en s’efforçant de développer des approches plus frugales et locales (downscaling), en particulier en Afrique. Peut-être est-il temps d’adopter d’autres perspectives et d’œuvrer en faveur d’un Web non-destructeur d’avenir (sustain-able, Tony Fry). En d’autres terme, un “Web We Can Afford”.

Ce groupe entend par conséquent réconcilier les développements du Web avec une prise de conscience des enjeux environnementaux en s’adressant à des architectes et autres designers Web, des éco-designers, des activistes, des philosophes et autres chercheurs en sciences sociales, afin de porter ces enjeux sur la place publique avant d’élaborer ensemble des recommandations en guise de premier pas préparant de nouvelles actions concrètes.

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Version anglaise :

Most scientists now seem to agree that we’ve entered a new epoch dubbed the « Anthropocene », where the environmental consequences of human development have a tremendous impact on Earth’s equilibrium. Those effects are already set in motion and will have far-reaching consequences in the coming years despite all the measures we could take to mitigate them (considering we simply do not fail to take action). While trying to avoid some of the consequences of the Anthropocene is an issue that is well-worth striving for, another task would be to reconsider the design of things at the time of the Anthropocene and that includes the Web. For instance, a 2008 study by the University of Dresden stated that if no measure was taken, the energy needed to power the infrastructure of the Web in 2030 would be tantamount to the energy consumed by humanity in 2008. The agendas of the stakeholders who are trying to set the Web forward in motion are mainly focused on adding new technological layers to the existing ones. Yet, the logic behind these developments remains that of tapping into unlimited resources, not limited ones. Lots of endeavors are currently focused on reshaping the Web into a « Web we want », a redecentralized open Web fit for an enlightened digital age. Those who advocate such an agenda and those who oppose it generally both share a common assumption: that enlightened or not, the future will be even more digital than the present. Yet, life at the time of the Anthropocene, at least in the coming decades, might not remain as pervasively digital as it is today. Other efforts that see the ongoing battle for the decentralization of the Web as an opportunity to “downscale” it (in particular in Africa) seem to be aware of that. Maybe it’s time to take into account other perspectives on the future and concretely act towards building a sustain-able (Tony Fry) Web. In other words, a Web We Can Afford. This group would like to reconcile the development of the Web and an awareness to the environmental issues by appealing to Web architects and designers, eco-designers, activists, philosophers, social scientists, etc., so as to make the issue a public one to begin with, before devising a set of guidelines as a first step towards concrete action.

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In order to join the group, you will need a W3C account. Please note, however, that W3C Membership is not required to join a Community Group.

This is a community initiative. This group was originally proposed on 2016-01-21 by Alexandre Monnin. The following people supported its creation: Alexandre Monnin, Valerio Basile, Yaso Córdova, Delfi Ramirez, Miroslav Vacura, Jack Jamieson, Diego Landivar. W3C’s hosting of this group does not imply endorsement of the activities.

The group must now choose a chair. Read more about how to get started in a new group and good practice for running a group.

We invite you to share news of this new group in social media and other channels.

If you believe that there is an issue with this group that requires the attention of the W3C staff, please email us at site-comments@w3.org

Thank you,
W3C Community Development Team

 

3 comments on “Web We Can Afford – Le Web qu’on peut s’offrir”

  1. Simon dit :

    Bonjour,

    Le numérique et Internet me semble avoir une énorme valeur pour l’humanité. D’après ce que j’ai pu comprendre, l’état et l’évolution actuelle de ces technologies ne sont pas compatible avec les limites physiques de notre planète. Je m’interroge sur la possibilité d’un autre monde numérique soutenable et résilient ? Est-ce une idée crédible ? À quoi pourrait-il ressembler ? Il y a très peu de ressources sur ce sujet sur internet !

    Je suis salarié pour une société qui travaille dans les objets connectés. Mon opinion actuelle est que le monde que ma société tente de faire émerger est probablement ni soutenable ni enviable.

    J’étais donc ravi quand j’ai découvert l’existence de ce groupe au W3C !!

    Mais malheureusement, il semble n’être qu’une coquille vide (du moins vue de l’extérieur).

    Il a été crée en janvier 2016, et il n’y a aucune ressource de visible depuis … Les archives de la mailing list sont quasi vide, le channel IRC est vide, aucun post de blog depuis l’annonce de la création du groupe…

    Ce groupe est-il encore actif ?
    si oui, pourquoi n’expose-t-il pas plus publiquement/ouvertement ces résultats/avancements/discussions.
    si non, pourquoi ? l’idée semblait plus que pertinente !

    Merci.

  2. Simon dit :

    Pour ce qui s’intéresse au sujet de l’impact environnemental du numérique, le shift project a sorti un rapport qui est ce que j’ai trouvé de plus sérieux sur le sujet à l’heure actuelle : https://theshiftproject.org/article/pour-une-sobriete-numerique-rapport-shift/

  3. Simon dit :

    Toujours sur l’impact environnemental du numérique :
    Une conférence disponible sur la chaîne de l’INRIA STEEP (Soutenabilité, Territoires, Environnement, Économie et Politique) par Françoise Berthoud, Ingénieure de recherche en informatique au CNRS, directrice et cofondatrice du groupe EcoInfo (https://ecoinfo.cnrs.fr) :
    ==>https://www.youtube.com/watch?v=b8yL-ikvszE

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